Julio et Roberta González sont représentés avec dix-huit œuvres à l’exposition « Picasso et l’exil. Une histoire d’art espagnol en résistance », tenue au musée les Abattoirs de Toulouse du 15 mars au 25 août 2019. Leurs tableaux, dessins et sculptures sont exposées à côté des dessins, peintures et photographies de Hans Hartung, le premier mari de Roberta González, dans une salle consacrée à la famille González-Hartung.
Cette exposition, qui reprend avec un nouvel volet Guernica, présentée au Musée national Picasso Paris en 2018, explore la création artistique de Picasso et les artistes espagnols pro-républicains et exilés qui l’entourent. Elle retrace l’engagement politique de Picasso et ses compatriotes comme Julio González qui s’annonce dans des œuvres présentées au monde entier dans le Pavillon espagnol lors de l’Exposition universelle de Paris de 1937. L’oeuvre de Roberta González témoigne également de son soutien pour le peuple espagnol sous attaque fasciste. Elle s’inspire aussi de la Montserrat, la paysanne catalane qui devient le motif fétiche de son père pour exprimer sa solidarité et son désarroi face à la guerre.
Cette exposition montre comment ils poursuivent leur engagement dans leurs oeuvres tout au long de la guerre d’Espagne, puis au cours de la Deuxième guerre mondiale.
J. González, Main droite levée no. 2, ca. 1941 J. González, Tête Montserrat criant, 1942 Roberta González, Sans titre, 1939
Ces œuvres engagées des artistes qui soutiennent la cause pro-républicaine depuis Paris sont confrontées avec celles des artistes ayant fait partie de la Retirada, l’exode de quelques 500 000 Espagnols lors de la chute de la Catalogne début 1939, comme Antoni Clavé et Carles Fontserè, des « soldats artistes » qui se battent sur le front et dans leurs oeuvres. Les artistes exilés et pro-républicains représentés dans l’exposition sont nombreux à avoir bénéficié de l’aide généreuse de Picasso lors de leurs arrivées difficiles en France en 1939. Les œuvres de l’époque de la guerre seront complétées par des œuvres contemporaines d’une vingtaine d’artistes, qui témoignent de l’actualité de cet art espagnol en résistance.
Lola, Roberta, Pilar & Julio González, Lasbouygues, ca. 1941
Les oeuvres de Roberta et Julio González présentées dans l’exposition datent pour la plupart de leur exil dans le Lot. Devant l’invasion des Nazis à Paris en juin 1940, la famille González se réfugie dans le Sud-Ouest. En effet, Hans Hartung, le peintre antifasciste allemand et premier mari de Roberta González, était traqué par la Gestapo pour avoir abandonné son pays en temps de guerre.
J. González, Main droite levée no. 2, ca. 1941 J. González, Homme cactus, 1939
Ce rassemblement d’oeuvres et documents poignants reflètent à la fois l’angoisse de la famille González-Hartung face aux menaces et à l’incertitude du moment, mais aussi une résistance aux forces occultes qui s’emparent alors de l’Espagne puis de l’Europe.
© Sylvie Leonard / les Abattoirs, Toulouse (France)
Ayant atteint un nombre record de visiteurs, cette exposition sera reprise à l’INBA de Mexico (dates à confirmer). La question de l’exil latino-américain sera également évoqué à cette occasion.