Une famille d’orfèvres et d’artistes

Le travail du fer en héritage

21 septembre 1876 : Naissance de Julio Luis Jesus González Pellicer à Barcelone. Antonio González, son grand-père, orfèvre d’origine galicienne s’est installé en Catalogne au cours de la première moitié du XIXe siècle. Concordio González Puig (1832-1896), son père, exerce à Barcelone en tant qu’orfèvre et ferronnier, s’adonnant occasionnellement à la sculpture. Pilar Pellicer Fenés (1846-1928), sa mère, de souche barcelonaise, est issue d’une famille d'artistes : son frère José Luis Pellicer (1842-1902) est l’un des plus importants dessinateurs et illustrateurs catalans de la fin du XIXe siècle ; il est également le gendre du peintre Ramon Marit Alsina. Concordio initie ses quatre enfants à son métier : Joan (1868-1908), Pilar (1870-1951), Dolores dite Lola (1874-1962) et Julio (1876-1942). Tous travaillent dans l’entreprise familiale. Julio apprend à travailler les métaux les plus divers, produisant des objets d'artisanat et des bijoux dans un style caractéristique du modernisme catalan.

Une jeunesse artistique

1891-1892 : Julio est inscrit aux classes d'arts appliqués de l'Ecole des Beaux-Arts de Barcelone. Joan et Julio participent à la Ière Exposition générale des Beaux­Arts et de l'Industrie. A l'Exposition nationale des Industries artistiques de Barcelone, l'entreprise C. González y Hijos reçoit une mention honorifique pour l'envoi de dessins décoratifs. Julio, Pilar et Lola reçoivent une médaille de deuxième classe de la section de ferronnerie pour leurs fleurs en métal. 1893 : à l'Exposition universelle colombienne de Chicago, Julio et Joan obtiennent la médaille de bronze pour leurs objets d'art décoratif et leurs bijoux. 1894 : à la IIe Exposition générale des Beaux-Arts et de l'Industrie de Barcelone, Joan et Julio obtiennent la médaille d’or pour leurs objets forgés. Lors d'un voyage à Madrid, Julio rencontre le peintre et sculpteur uruguayen Joaquín Torres-García (1874-1949), fondateur du mouvement d'universalisme constructif. Parallèlement à l’orfèvrerie, les frères González assistent aux cours du soir de dessin et de peinture de l'Ecole des Beaux-Arts de Barcelone. 1896 : Concordio González meurt le 3 septembre à l’âge de 65 ans. Joan, le fils ainé, 28 ans, reprend l’affaire familiale.

Premiers pas artistiques

Au printemps, la IIIe Exposition générale des Beaux-Arts et de l'Industrie de Barcelone accueille de jeunes artistes prometteurs : Pablo Picasso - qui présente La Première Communion (Barcelone, Musée Picasso) - et Torres-Garcia. Julio González y présente un bijou, (Bouquet de fleurs, fer forgé et repoussé). 1897 : Les frères González fréquentent le cabaret artistique de Pere Romeu, Els Quatre Gats (Les Quatre Chats), inspiré du Chat noir parisien. Ils se lient avec la jeunesse intellectuelle et artistique de Barcelone. González veut devenir peintre. Il est attiré par un groupe d'artistes et d'écrivains proches des milieux d'avant-garde, Le Cénacle, auquel participent notamment les peintres Joaquin Torres-Garcia, Josep Pijoan et Ramon Pichot, le poète Eduardo Marquina et le musicien Antoni Ribera.