LE FRONT
1934 -1936
Médium: Fer, forgé, soudé, découpé, coupé, courbé.
Dimensions: 19 x 13,2 x 3 cm
Le Front, 1934-1936, tirage en bronze d’une sculpture en fer forgé, soudé et découpé
Le Front se compose de deux parties : un morceau de tôle semi-circulaire, aux contours rugueux, et un élément rectangulaire en fer, disposé de manière perpendiculaire. Les deux éléments sont attachés à une tige de fer vertical. Le demi-cercle se place au-dessus et devant le rectangle perpendiculaire de manière à ce que l’ensemble forme un T qui ressemble à un front et un nez. Les angles latéraux du front sont courbés à la manière des volumes de la tête.
Le visage est l’un des motifs qui paraît dans les reliefs précoces de González, réalisé en cuivre ou fer repoussé. Ces représentations naturalistes du visage féminin sont toutes en courbes et rondeurs. Au début des années 1930, González exécute une série de masques métalliques qui proposent une interprétation innovante du visage, influencé par l’art des sociétés extra-occidentales, y compris les masques africains. Cet art était apprécié par González et ses contemporains avant-gardistes à Pari pour leur simplicité perçue ainsi que leur charge émotionnelle directe et expressive. Ces artistes parisiens cherchaient à appliquer ces principes novateurs à leur propre production afin de révolutionner l’art européen.
Le Front s’insère dans cette ligne de recherche. Le visage se réduit à sa forme essentielle, le T, dont les angles tranchants et les contours déchiquetés n’esquissent que vaguement les sourcils, laissant le reste du visage à reconstruire dans l’imagination du spectateur.
La qualité énigmatique de l’œuvre s’accentue davantage par sa présentation frontale, qui renvoie à l’impassivité noble de la sculpture égyptienne, une autre influence importante pour González.
Le Front juxtapose modernité et tradition, expressivité et misère. Malgré sa simplicité apparente, cette œuvre qui s’inspire d’une multitude de références artistiques diverses est à la fois innovante et universelle.
