Julio González est représenté dans « La emoción del espacio », une exposition en vue au Centre Niemeyer du 9 octobre 2020 au 13 juin 2021. Il s’agit de la rencontre heureuse d’un ensemble d’œuvres de choix dans un cadre architectural d’exception.
Parmi ce panorama très complet de la sculpture contemporaine, allant des pionniers du tournant du XXe siècle comme Pablo Gargallo, jusqu’aux artistes vivants, comme Susana Solano, figurent deux œuvres de Julio González : Tête dite « L’Apôtre » (1933-1934) et Main debout (c. 1937). Ces sculptures, emblématiques toutes les deux de l’inventivité plastique du sculpteur, notamment en ce qui concerne la représentation humaine, transmettent chacune un sentiment distincts.
« Tête dite ‘L’Apôtre’ » (1933-1934) est une sculpture formée de fil de fer et d’un morceau de bois sculpté. A partir de ces éléments simples, émergent les formes d’un visage masculin : le fil de fer dessine les contours d’une tête, le bois représente les trait faciaux—des dents, une moustache, une bouche, une barbe. Le fil de fer évoque aussi un auréole, ce qui explique l’aspect spirituel du personnage, évoqué dans le titre.
Au contraire de cette oeuvre somme toute fantaisiste et enjouée, Main debout (1937) dégage un tout autre ton. Il s’agit d’une représentation d’un avant bras et d’une main aux doigts tendus vigoureusement. Rendue en fer forgé et soudé, González traduit les formes dans son langage personnel qui frôle l’abstraction. Cette main stylisée, aux contours rugueux par endroit, incarne la force de la résistance. Réalisée pendant la guerre d’Espagne, cette oeuvre manifeste la solidarité du sculpteur avec la lutte de ses compatriotes pour la démocratie.
Qu’elles soient figuratives ou abstraites, multicolores ou monochromes, modelées ou assemblées, le fil conducteur parmi les sculptures de la collection Azcona est leur capacité à susciter l’émotion chez le spectateur.
« La emoción del espacio » est en vue au Centre international Oscar Niemeyer jusqu’au 13 juin 2021.