Julio et Roberta González sont représentés dans l’exposition actuelle au Centre Pompidou Málaga qui retrace un siècle d’art espagnol, de Joan Miró à Miquel Barceló (« De Miró a Barceló. Un siglo de arte español »). Cette exposition, inaugurée le 13 mars 2020, et prévue jusqu’au 6 février 2022, montre la place primordiale occupée par des artistes espagnols dans le développement de divers courants avant-gardistes, comme le cubisme, le surréalisme ou l’abstraction, et comment des artistes contemporains comme Barceló, Cristina Iglesias and La Ribot, poursuivent ces pratiques innovantes aujourd’hui.
Mise en valeur avec huit œuvres, l’exposition illustre la place primordiale de Julio González parmi les précurseurs de la modernité espagnole. Parmi les sculptures exposées figurent Don Quichotte (1930), La chevelure (1934) et Le Rêve, Le Baiser (1934), des œuvres qui témoignent de sa technique révolutionnaire qui consiste à « dessiner dans l’espace » avec le fer, et à intégrer l’espace comme partie intégrante de l’œuvre, grâce à l’utilisation de sa technique inédite de la soudure autogène.
J. González, Don Quichotte, 1930 J. González, La chevelure, 1934 J. González, Le rêve, le baiser, 1934 J. González, La Petite faucille, 1937 J. González, Petite Montserrat effrayée, 1942
Au delà des innovations techniques, les œuvres comme La Petite faucille (1937) ou Petite Montserrat effrayée (1942) reflètent son engagement antifasciste durant la guerre d’Espagne, qu’il poursuivra aussi pendant la Deuxième Guerre Mondiale, et qu’il déploiera dans une variété de styles et de supports. Les trois peintures de González exposées datent également de ces années troubles : Vierge de douleur, 1940, Nu de dos, 1940-42, et Portrait de Marie-Thérèse, 1941-42.
Les oeuvres de Julio González s’entourent d’une peinture réalisée par sa fille Roberta González, artiste elle-aussi, intitulée Nu mélancolique (1950). Cette oeuvre est emblématique du style de Roberta González dans la période de l’après-guerre. Fortement affectée par les épreuves des années de conflit, y compris le décès inattendu de son père bien aimé en 1942, son sujet de prédilection à cette époque sont les femmes pensives et nostalgiques à la palette réduite et sombre. Ce tableau a été acheté pour le compte de l’Etat français en 1952, et il fait partie des six oeuvres de Roberta González conservées aujourd’hui dans les collections du Centre Pompidou, comme Visage au soleil gris violacé (1952). Ce dessin au pastel et fusain date de la même époque, et s’insère dans le même style que Nu mélancolique.
Les peintures mélancoliques de l’après-guerre constituent une étape importante dans son chemin vers son propre langage artistique, et lui permet de prendre son envol coloré dans son oeuvre de maturité dans les années 1960.
R. González, Maternité, fer, 1936
Quant aux autres oeuvres de Roberta González conservées au Centre Pompidou, cette collection détient aussi Maternité, la seule sculpture signée de Roberta González, réalisée bien sûr avec l’aide de son père. Cette oeuvre a également été achetée par l’Etat français à la suite de sa présentation dans l’exposition « L’art espagnol contemporain » au Musée du Jeu de Paume en 1936.
R. González, Sans titre, 1939 R. González, Mon père, Julio González, 1941 R. González, Tia Pilar, 1942
Les trois autres oeuvres datent de l’époque de la Deuxième guerre mondiale, et reflètent l’angoisse et la détresse ressentie par Roberta et sa famille pendant cette période éprouvante.
Ces oeuvres rejoignent une importante quantité d’oeuvres de Julio González présentée dans la collection du Centre Pompidou. La plupart de ces oeuvres ont intégré les collections du musée grâce aux donations généreuses de Roberta González envers l’institution à partir des années 1950, dans le cadre de son travail infatigable de promotion de l’oeuvre de son père.